Boarf XD

une fic assez ancienne que j'avais intitulée "Lumière", je ne pense pas quelle soit vraiment bonne mais bon fallait que je la poste quelque part pour avoir un avis =3

Lumière

En haut du rempart, Zenia pleurait. Une fois encore, le désespoir et le vide s’étaient emparés d’elle et lui enlevaient toute envie de vivre. Aujourd’hui encore elle l’avait attendu mais il n’était pas venu. Il ne reviendrait peut être jamais plus. Cela faisait des années que c’était comme ça : Zenia et Hiyomi vivaient un amour passionné, trop passionné. Tellement qu’il en était destructeur. Ils avaient le besoin constant d’être ensemble, ils se désiraient à chaque instant. C’était effrayant. C’est pourquoi leur amour ne durait jamais bien longtemps. Hiyomi surtout avait peur, peur de ne pouvoir jamais plus se libérer de Zenia et de rester prisonnier de son amour si intense pour elle. Alors, à chaque fois, il la quittait du jour au lendemain et allait se perdre dans les bras d’autres femmes qu’il n’aimait que superficiellement. Pendant ce temps Zenia l’attendait, elle savait qu’il reviendrait une fois sa liaison terminée. Elle attendait patiemment, n’arrivant pas à haïr celui qu’elle aimait.

Dans l’aube froide de ce matin, elle se souvint. Elle revit Hiyomi il y a deux mois devant sa porte, immobile. Il l’attendait, lui avait sourit, n’osant faire un geste vers elle. D’un regard, elle l’avait invité à entrer chez elle. Longtemps ils s’étaient regardés avant qu’il ne prenne la parole.
- Pourquoi ne me détestes-tu pas ? Tant de fois je t’ai fais souffrir et pourtant à chaque fois tu m’accueilles et tu cherches à me comprendre. Pourquoi ?
Elle l’avait regardé, cherchant à comprendre ce qu’il y avait dans l’esprit de Hiyomi puis avait chuchoté :
- Peut-être est-ce parce que je te comprends et que j’accorde suffisamment d’importance aux être humains pour savoir que leurs sentiments sont incontrôlables et qu’ils détestent ne pas commander…même si tu venais à ne plus jamais revenir je ne t’en voudrais pas. Moi-même je ne comprends pas la raison de cela mais quoiqu’il en soit, je te pardonnerai toujours.
Il lui avait prit les mains, les avait serré puis l’avait regardé désespérément :
- C’est pour ça que je t’adore princesse…jamais tu n’as cherché à te venger au contraire, tu veux m’aider à trouver ma voie… je ne te mérite pas !

Zenia secoua la tête, elle chassa ses souvenirs. Il ne fallait pas qu’elle y pense sinon elle allait souffrir. Elle avait l’impression de n’être qu’un jouet, une poupée dont il se servait pour assouvir ses désirs…pourtant il lui avait dit de lui faire confiance. Confiance… à ce mot, Zenia eut un sourire méprisant : comment pouvait-on avoir confiance avec Hiyomi alors qu’il la trompait à chaque fois ? Elle voulait bien lui donner une chance, croire en lui et en ses promesses mais faire confiance…non trop de souvenirs la hantaient pour ça. A nouveau, elle se laissa entraîner pas ses pensées.

Après leur discussion, il l’avait laissée sans l’avoir touchée ni même effleurée. Il lui avait dit qu’il voulait lui prouver qu’il ne la voulait pas que pour le sexe. Elle était donc restée seule chez elle, troublée, sans savoir quoi faire ni quoi penser. Pendant une semaine elle ne l’avait pas revu : ils avaient tous deux des occupations qui faisaient qu’ils avaient peu de temps libre en commun.
Pendant toute cette semaine, Zenia n’avait cessé de penser à Hiyomi. D’un côté, elle était heureuse qu’il lui soit revenu mais d’un autre côté, la peur et la méfiance lui criaient la prudence.
Puis ils s’étaient revu, et là, tout était allé très vite, trop vite… Elle n’avait pas pu résister, une fois encore il lui avait volé son cœur et son âme.

A ce souvenir, Zenia sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle était faible, elle n’arrivait pas à résister à cet homme qui la détruisait et la réduisait à l’état d’esclave, de mendiante dans l’attente d’un regard.
Une voie se fit entendre dans son dos :
- Zenia ? Ça va ?
C’était Vlana un ami de longue date. Elle reprit contenance, se forçant à sourire et se retourna.
- Oui ça va, dit –elle d’un ton sans timbre.
Puis, sans savoir pourquoi, elle se précipita dans les bras de Vlana et pleura. Elle se vida de son chagrin, ses espoirs inutiles et de ses déceptions. Vlana ne savait pas pourquoi elle pleurait mais il savait que le problème devait être grave. En effet, Zenia était une jeune fille réputée pour avoir une perspicacité et un recul par rapport aux sentiments qui la faisait apparaître comme froide et sans cœur. Mais elle comprenait les gens, leurs problèmes et les aidait. Pour tout le monde, Zenia ne pouvait pas avoir de problèmes ni même être triste.
Vlana la serra dans ses bras, la consola et la raccompagna chez elle. Elle semblait vidée, sans autre sentiment que la tristesse. Il regarda son visage triste et la serra à nouveau contre lui. Alors, elle lui raconta tout. Elle raconte l’histoire de la jeune fille encore innocente aux jeux de l’amour qui avait rencontré un homme avec lequel elle s’entendit bien tout de suite et qui l’avait emmené sur les sentiers enivrants de la passion.
Au début, elle avait aimé, adoré même. Avec lui elle avait découvert qu’elle pouvait vivre pour quelqu’un. Cela avait duré un mois. Un mois pendant lequel elle avait été heureuse. Puis elle avait découvert ce qu’elle n’aurait jamais dû découvrir : lui, le jeune homme si parfait dont elle était amoureuse la trompait. Sa maîtresse était très jeune, une adolescente encore. Zenia avait cherché à comprendre pourquoi mais elle n’avait pas eu de réponse. Il était partit la laissant seule pour la première fois. Pour elle, commençait la véritable descente aux enfers. Elle sortit avec plusieurs hommes en même temps, cherchant à oublier Hiyomi et à se prouver qu’elle pouvait plaire aux hommes.

Six mois plus tard, il était revenu à elle. Là encore la passion avait été la plus forte et ils s’étaient détruis. Puis il était reparti, Zenia restant là, la raison et les sentiments à nouveau en mille morceaux. Là encore, elle avait noyé son chagrin et son trop plein d’amour entre les bras d’hommes qu’elle méprisait.
Il était à nouveau revenu et ils s’étaient retrouvé comme si rien n’avait changé jusqu’au moment où il lui avait avoué qu’il avait trouvé la femme idéale, celle dont il rêvait depuis toujours et qu’il fallait que Zenia l’oublie. Il l’avait quittée, s’était rhabillé et était sorti sans un mot pour la jeune femme effondrée, seule dans le grand lit.
Il en était ainsi depuis quatre ans. Mais Zenia avait changé. Avant, elle se consolait avec les hommes mais son jeu avait finit par la dégoutter d’elle-même et elle avait cessé d’offrir son corps à n’importe qui. Elle avait eu un autre amour, c’est vrai, mais il n’avait duré qu’un temps, s’effaçant derrière la passion de Zenia pour Hiyomi. Elle le savait, son destin était lié à celui de Hiyomi et elle ne pourrait jamais s’en défaire.

Zenia se tut et regarda Vlana. Ce dernier la fixait sans dire mot. Il aurait pu tout imaginer mais pas ça. En lui-même, il était impressionné par la force de la jeune femme qui n’avait jamais montré son désespoir et sa solitude. Elle avait beaucoup souffert t il ne savait comment l’aider. Zenia sourit et reprit :
- Il est revenu il y a deux mois… c’est moi qui l’ai attiré à moi. Je pensais être plus forte, pouvoir résister à mon amour mais je m’étais trompée. Pendant des jours, nous avons rit, vécut des moments fabuleux. Il semblait heureux, je ne l’avais jamais vu ainsi… j’ai baissé ma garde et me suis laissé emporter par mes sentiments. Quand il me prenait dans ses bras, j’oubliais tout et me laissait faire. Puis je suis partie quatre jours. Quatre jours sans le voir. Il m’avait dis qu’il m’attendrait, qu’il serait là pour mon retour. Mais non il n’était pas là. Cela fait trois semaines que je suis rentrée. Je lui ai écrit, il ne m’a pas répondu. Je l’ai aperçu, il ne m’a pas regardé. Je ne sais pas ce qui a pu se passer, pourquoi il est parti ainsi et je n’arrive pas à m’y résoudre. Le mot passion vient de « souffrir »…et bien je suis née pour aimer passionnément et en souffrir. Ce doit être le destin qui m’a été attribué…

Zenia soupira et sourit à Vlana. Il la regarda et lui dit doucement :
- Tu es née pour aimer et pour être aimée. L’amour est un égarement, une perte de l’esprit. Mais toi, tu es au dessus de cela. Toute ta vie, tu as lutté pour que les hommes s’aiment et se comprennent. Tu n’as pas gardé l’amour raisonnable pour toi, tu l’as donné aux autres. Tu as une façon d’aimer plus forte et plus belle que tout. Ne désespère pas, Hiyomi n’est qu’un passage dans ta vie de femme. Une douleur nécessaire pour que tu puisses vivre enfin pleinement.
Aux oreilles de Vlana, ce qu’il venait de dire n’avait aucun sens. Zenia était si différente, si humaine qu’il ne savait comment l’aider. Mettre des mots sur des idées était impossible. Zenia se leva et alla chercher à boire.
Elle regarda Vlana et lui sourit :
- Tu ne peux pas comprendre ce qui me fait l’aimer. Ni même pourquoi je l’accueille toujours. Mais tu vois, j’ai besoin de lui, de le sentir, de le toucher…
Il la regarda dans les yeux et dit :
- Non je ne te comprends pas. Mais si tu es heureuse dans les moments où il est avec toi, alors cesse dépérir en l’attendant et vis pour quand il reviendra !
Zenia se leva et alla le serrer dans ses bras, les larmes plein les yeux.
- Merci. Tu ne m’as pas dit de l’abandonner…c’est si étrange… reste avec moi ce soir, non pas pour faire l’amour mais pour que je ne sois pas seule… pour sentir ton cœur battre et entraîner le mien dans les battements de la vie…
Vlana éclata de rire et se leva :
- Bien sûr que je reste ici ! Tant que tu en auras besoin je resterais avec toi !

Ils passèrent la soirée à rire, à parler et ils s’endormirent dans les bras l’un de l’autre sans qu’il n’y ai eu un seul baiser d’échangé. Zenia était heureuse, elle avait un ami pour elle. Quelqu’un qui à son tour l’avait écoutée et soutenue.
Cette nuit là, elle rêva de Hiyomi, du jour où il l’avait emmenée au restaurant et lui avait offert une rose qu’elle avait dû cueillir entre les lèvres de son aimé. Ce jour là, elle avait vraiment cru qu’il resterait et qu’ils formeraient un couple « normal ». Mais elle s’était trompée encore une fois.
Dans son sommeil elle étouffa un sanglot qui réveilla Vlana. Il la regarda, la contempla. Elle n’était pas belle mais la force et la fierté qui émanaient d’elle la rendaient désirable. Elle était un défi, une quête impossible, trop haute pour tout homme. Le jeune homme se dit qu’il était injuste qu’elle souffre ainsi et de toutes ses forces il détesta Hiyomi.

Le lendemain matin, quand il se réveilla, il était seul. Il se leva et chercha Zenia. Il la trouva dans la cuisine à préparer le petit déjeuner. Quand il entra, elle lui sourit et lui fit signe de s’asseoir à table. Elle lui servit son petit déjeuner, gaie et heureuse. Sa déprime de la veille semblait avoir disparue. Vlana s’en réjouit, il avait pu aider celle qui tant de fois l’avait relevé. Il sourit lui aussi. Elle le regarda par-dessus sa tasse et lui dit :
- Hier tu n’es pas venu me voir par hasard. Qui y t’il ? Quelque chose te tracasse ?
Il resta surpris un instant, il avait oublié pourquoi il était venu la voir. Mais sa réalité refit surface et il fronça les sourcils :
- Non ne t’inquiète pas, mes problèmes sont bien moindres par rapport aux tiens. Encore une histoire de cœur…. Mais ce n’est pas grave !
Zenia sourit et lui dit, roulant les yeux comiquement :
- Aller ! Dis moi ! Tu sais bien que je veux tout savoir ! Je suis d’une curiosité sans limites !
Avant qu’il n’ait pu répondre, quelqu’un frappa à la porte. Les deux jeunes gens se regardèrent avec surprise. Qui cela pouvait-il être ? Il était encore tôt. Une lueur d’inquiétude brille dans les yeux de Zenia. Il comprit à qui elle pensait.
Elle se leva lentement et alla ouvrit. Quand elle revient, ses yeux exprimaient la détresse. Elle était accompagnée d’un jeune homme. Ce dernier était brun, grand et avait un beau visage. Il regarda Vlana avec un regard noir. C’était Hiyomi, de retour après des semaines d’absence et de vide.
Zenia, visiblement mal à l’aise, fit les présentations :
- Hiyomi, je te présente Vlana mon meilleur ami. Il m’est d’un grand soutien. Vlana, je te présente Hiyomi.
Les deux hommes se regardèrent, cherchant à savoir ce que l’autre faisait chez Zenia.
Cette dernière, qui avait retrouvé un peu de contenance, se tourna vers le nouveau venu et lui demanda si il avait déjeuné. Sans attendre la réponse, elle prépara de quoi le restaurer et lui servit alors qu’il s’asseyait. Quand elle voulut à son tour s’asseoir, Hiyomi l’attira à lui et tous deux se défièrent du regard. C’est alors que Vlana comprit :
Zenia et Hiyomi avaient une fierté incommensurable et leur amour était un défi, un combat entre deux êtres forts. En s’aimant, ils cherchaient à pousser l’autre dans ses retranchements. Leur liaison était une provocation et chacun voulait dominer l’autre.
Hiyomi attira Zenia sur ses genoux. Elle eut un sourire méprisant puis l’embrassa. Vlana vit ces deux êtres en quête d’un obstacle, d’une limite à franchir et il sut que même au plus profond du désespoir, Zenia ne pourrait se passer de Hiyomi. Il était le seul à savoir la blesser, la rendre inférieure. Il sourit, finit de déjeuner et quitta la maison les laissant se combattre dans un duel où toutes les transgressions étaient possibles. Demain il irait revoir Zenia et lui parlerait de cette fille dont il était dingue mais qui le faisait languir…